1971
/ 72
L'Atelier
de l'Epee de Bois s'nstalle a la Cartoucherie.
En septembre 1971, deux mois après
la destruction du Théâtre de l'Epée
de Bois, Antonio Díaz-Florián est engagé comme
régisseur pour L'Histoire du soldat repris
sous chapiteau par Jean-Marie Simon à l'invitation
du Théâtre de la Tempête. Peu de
temps après, Antonio Díaz-Florián
obtient de Jean-Marie Serreau l'autorisation d'aménager
la partie de son bâtiment servant encore d'entrepôt
au ministère de l'Education nationale230 afin
de pouvoir travailler à la création
d'un prochain spectacle.
L'Atelier de l'Epée de Bois,
qui regroupe alors six personnes, vide cette salle
puis y installe des projecteurs récupérés
avant la destruction de 1'ancien théâtre
du quartier Mouffetard. Installé de façon
très rudimentaire et ne disposant pas de chauffage,
durant l'hiver 1971/72, le groupe se lance dans la
création d'un spectacle-récit sur la
guerre du Viêt-Nam inspiré du Martyr
de St Sébastien de Gabriele D'Annunzio.
Le spectacle est joué dans un dispositif rectangulaire
bifrontal où des petits gradins à trois
niveaux sont disposés sur les deux longueurs.
Un immense tissu s'étire sur toute la largeur
de l'espace scénique, recouvrant ainsi l'intégralité du
sol et des deux murs latéraux. Dans ce grand
espace vide, que les interprètes investissent
en empruntant des passages aménagés entre
les gradins, une estrade est installée d'un
côté et un gibet de torture est dressé de
l'autre côté.
Créé en juin 1972, le spectacle est joué trente
fois dans cette petite salle, peu après les
Semaines du Jeune Théâtre accueillies
au Théâtre de la Tempête. Sous le
titre Martyrs*cette nouvelle création,
dont Antonio Díaz-Florián accompagne
le déroulement en langue quechua, enchante littéralement
le public tout autant que la presse. Sous la forme
d'un rituel grave et cruel d'une durée d'une
heure, l'inspiration de D'Annunzio ne se fait sentir
que de loin, au point que ce spectacle pourrait être
tiré d'un conte, d'un mythe ou d'une légende
dont les protagonistes sont éternels: "C'est
le conflit de tous les pouvoirs avec la liberté,
de toutes les tyrannies avec la révolte, tandis
que rôde la mort aux alentours, vieille complice
de toutes les tragédies".
Suite à cette création,
l'Atelier de l'Epée de Bois doit libérer
le bâtiment du Théâtre de la Tempête
et au mois de septembre, il s'installe dans un des
baraquements situés sur l'actuelle pelouse centrale,
qui aujourd'hui n'existent plus. Bien que 1'équipe
recouvre les toitures de bâches en plastique,
ces constructions à l'état de ruines
menacent régulièrement de s'effondrer
: cette installation faite sans aucune concertation
avec le Parc Floral va durer jusqu'en mars 1973.
|