Antonio Díaz-Florián
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BIOGRAFÍAMONTAJES PIEZAS ARTÍCULOS
 
     
 

2007 - El bufón trágico andino y su tocayo europeo - A. Díaz-Florián.
2004 - El Corral de Comedias en compañía del Caballero de Olmedo - A. Díaz-Florián.
2004 - La Cartoucherie: une aventure théâtrale - Joël Cramesnil. (extractos del libro en francés)
2000 - Teatro Latinoamericano: Entrevista Díaz-Florián - Osvaldo Obregón.
1991 - Tamerlan: The beauty of the Resistible Tyrant. - Brian Singleton.

 

LA CARTOUCHERIE
Une aventure théâtrale

Joël Cramesnil.
Les Éditions de l'Amandier/Théâtre - 2004

 

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1966-68
1969-70
1971
1971-72
1973
1974-76
1977-80
1980-85

1985-94

Mars 1973

L'Atelier de l'Epee de Bois partage
le batiment de L'Atelier du Chaudron.

Après avoir occupé durant six mois un des petits baraquements de la Cartoucherie, l'Atelier de l'Epée de Bois se retrouve à nouveau sans lieu puisque les services techniques du Parc Floral procèdent à la destruction de ces bâtiments. L'Atelier du Chaudron propose alors à l'Atelier de l'Epée de Bois de partager son bâtiment et cette forme de cohabitation, qui marque une nouvelle étape dans l'autogestion de la Cartoucherie par les troupes qui s'y installent, va durer jusqu'au printemps 1980 : "A l'époque, Ariane avait dit que c'était complètement idiot et qu'il ne fallait jamais partager son bâtiment, lorsque par la suite nous avons eu des conflits, je me suis rendu compte qu'elle avait raison. (...) Mais il y avait une partie du bâtiment qui n'était pas utilisée, donc le partage ne semblait pas gênant, tandis que tout garder alors qu'ils étaient à la porte était injuste. C'était la moindre des choses que de partager ce bâtiment qu'on ne pouvait de toute façon pas utiliser tout de suite dans son intégralité » 258. Installé à son tour de façon officielle à la Cartoucherie, l'Atelier de l'Epée de Bois s'engage dans les travaux d'aménagement tout en débutant les répétitions de son prochain spectacle et réalise, dans le cadre d'une animation au Parc Floral, un spectacle intitulé La Conquête qui est joué trois fois en juin1973.

Les répétitions de la prochaine création de l'Atelier de l'Epée de Bois ont débuté dans le baraquement qu'il occupait auparavant et elle est donc le fruit d'une longue maturation portant à la fois sur le jeu du comédien, sur la relation au texte et sur l'espace scénique. Ce spectacle constitue donc une nouvelle étape dans le travail de recherche que le groupe entend poursuivre: "Nous souhaitons que l’interprète cherche au plus profond de lui-même une vérité autre que celle provenant de simples vérités psychologiques. Gestes, texte et voix doivent être dépouillés de toute tentation anecdotique pour essayer d'arriver à cette frontière où la vie personnelle de /'interprète et la situation vécue sur scène forment une totalité".

Intitulée Terre, cette pièce prend pour contexte une sécheresse s'abattant sur une famille de petits propriétaires qui en subit alors les conséquences. Ainsi, le fils part pour la ville où il s'engage dans l'armée après avoir occupé divers petits emplois, tandis que le père, épuisé, se laisse emporter par la colère et se retrouve en prison. La mère s'installe alors en ville pour être plus proche de son époux et leurs terres finissent entre les mains des gros propriétaires qui en profitent pour étendre leur domaine. Malgré son incarcération, le père active une rébellion avec l'appui de sa femme, mais un jour, la ville lance les forces de répression contre les paysans en lutte et le père meurt sous les balles tirées par son fils. Outre 1'âpreté de son thème, les conditions de production de cette pièce ne sont pas confortables puisque l'Atelier de l'Epée de Bois ne reçoit absolument aucune aide publique cette année-là. En septembre 1973, il lance donc un appel à souscription sous la forme d'une prévente de billets pour Terre dont la création se fait le 9 octobre. Pour ce spectacle, ouvert par le son obsédant de la chute d'une goutte d'eau durant de nombreuses minutes, les spectateurs -dont le nombre est limité à soixante - sont installés sur un gradin face à un plateau un peu plus large, surélevé, construit en pente douce et recouvert par un long tissu. A l'arrière de cette scène, le mur du bâtiment est orné d'un rideau fait dans le même tissu et disposé en éventail. Les personnages sont vêtus de toges et de bures brunes, chaussés de cothurnes feutrés et maquillés de sorte qu'ils semblent masqués. Le texte est plus volontiers déclamé que joué, les déplacements des acteurs suivent un parcours quasi géométrique, tandis que la lenteur des déplacements est ponctuée par des scènes de kendo japonais ou par les interventions d'une flûte. La fable n'est située dans aucun contexte historique et ne fait donc aucune référence à la situation du Chili où le général Pinochet vient tout juste de se livrer à un coup d'état. Le thème porte plus volontiers sur la lutte ancienne entre les gros propriétaires terriens et les petits paysans dont le combat est présenté comme une exacerbation de la lutte des classes à la campagne. La pièce, donnée jusqu'au 8 décembre, connaît un certain succès bien que la situation matérielle du bâtiment soit encore très austère: "Armé de patience, d'une bonne couverture, et d'une chaise pliante, pour éviter : 1) la crise de nerfs; 2} la pneumonie; 3) le lumbago, inévitables sans ces précautions élémentaires. Il faut aller voir Terre, spectacle rigoureux, sincère"  Mais puisqu'il dispose enfín d'un lieu de travail, en octobre 1973 l'Atelier de l'Epée de Bois s'engage dans une active prise de contact avec l'extérieur, en adressant un courrier commun à d'autres compagnies et responsables de théâtres : "Nous tenons à établir un contact étroit, une discussion ouverte avec tous ceux qui s'intéressent aux problèmes du théâtre et sa fonction dans notre société. C'est pour cela que nous tenons à vous inviter non seulement au spectacle en cours (Terre), mais aussi aux répétitions de notre prochain spectacle et aux entraînements dirigés par Antonio Díaz-Florián et moi-même. Au cours de cette visite (que nous souhaitons vivement) nous pourrions échanger des opinions qui serviront, nous en sommes certains, à améliorer notre travail futur". Le 12 janvier 1974, un enregistrement sonore de Terre est diffusé sur France Culture dans l'émission "De café en théâtre".

 

 
     
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